Située en bordure des Préalpes de Digne, de part et d'autre de la Bléone, Digne-les-Bains est le chef-lieu du département des Alpes de Haute-Provence. Placée au centre géographique du département, cette ville abrite 17 600 habitants, ce qui en fait l'une des plus petites préfectures de France par sa population. Le centre-ville est à 608 m d'altitude.
Digne-les-Bains est une ville essentiellement étendue dans la plaine formée par la vallée de la Bléone, étant donné que le relief qui l'entoure est très accidenté. La vieille ville est construite sur une colline située entre la Bléone et le torrent des Eaux-Chaudes, mais la ville s'est progressivement étendue dans les trois directions des vallées, en particulier vers l'aval. Sa situation géographique est assez remarquable, étant donné qu'elle se trouve au bord des Préalpes, sur le chevauchement qui porte son nom. Une partie de la ville est complètement enserrée dans la vallée de la Bléone, tandis que la ville s'étend largement sur les reliefs plus doux en aval. Avec l'annexion de communes voisines, surtout en aval, la ville s'étend sur plus de 8 km de longueur.
Les Dourbes (De Dorbas, citées en 1035) sont rattachées à Digne-les-Bains en 1974. Le village est situé sur une barre et une motte castrale est élevée au XIe siècle... 48 feux en 1315, 296 habitants en 1851, 62 en 1982.
Gaubert (Galbertum, cité au XIIe siècle) est rattaché à Digne-les-Bains en 1862. La place, ligueuse et défendue par Sautaire, est prise par Lavalette en 1591.
Les Sièyes (Lacieias, citées au XIIIe siècle) est rattaché à Digne-les-Bains en 1862.
Dans la vallée des Eaux-Chaudes, se trouvent huit sources chaudes et une froide utilisées pour le thermalisme : certaines sont radioactives, sulfydrurées, chlorobromoiodurées, arsenicales.
La ville est également traversée par la Bléone et le Mardaric.
La dénomination actuelle a été officialisée le 25juin1988, à la suite du décret du 21juin1988 paru le 24juin1988 au Journal officiel. Auparavant, la commune était appelée Digne, appellation toujours fréquente dans le langage courant.
La présence de trois rivières (la Bléone, le Mardaric, et les Eaux-Chaudes), en a fait un endroit idéal pour l'implantation humaine. Nommée Dinia au Ier siècle, puis Digna en eaux thermales. Elle est alors la capitale des Bodiontici (ou Brodiontii).
Au cours des siècles suivants, Digne-les-Bains eut à souffrir des guerres de religion (quatre fois) : elle est attaquée par les protestants en 1574. Digne-les-Bains est touchée par une épidémie de peste (1629), qui fait tomber la population de la ville de dix mille à mille cinq cent habitants; l'épidémie revient en 1631. La ville est le siège d'une viguerie jusqu'à la Révolution.
La ville est érigée en chef-lieu des Basses-Alpes dès la Révolution française. La société patriotique de Digne-les-Bains est créée en septembre 1790(deuxième du département par son ancienneté); elle s'affilie aux Jacobins en juin 1791, et devient un relais de ce club dans le département, en acceptant les affiliations de nombreux clubs des Basses-Alpes; elle reçoit aussi la demande d'affiliation de celui de Carpentras. D'abord appelée chambrette bourgeoise, elle prend ensuite le nom de Club patriotique, puis le 9 octobre 1792, de Société des amis de la Constitution, de la Liberté, de l'Égalité. Elle établit un comité de correspondance chargé des relations avec les autres sociétés populaires qui lui sont affiliées le 14 novembre 1792. Les 10 et 11 janvier 1793, le général Peyron effectue une descente depuis Marseille, soutenu par des clubistes marseillais en armes. Il se venge car il n'a pu obtenir le poste de procureur général syndic, deux administrateurs départementaux sont destitués et une amende de 13 000 livres versée au club marseillais. Le 25 frimairean III, le représentant en missionGauthier épure la société.
Digne-les-Bains accueille la préfecture sous le Consulat. Le préfet Lameth, très populaire (1802-1805), crée une promenade ombragée entre le pré de Foire et les rives de la Bléone, plante des platanes sur le boulevard Gassendi.
En 1851, l'annonce du coup d'État du 2 décembre provoque un soulèvement dans les campagnes, et les paysans installent un gouvernement provisoire à Digne.
Durant la Seconde Guerre mondiale, elle est occupée par l'armée allemande, suite à l'invasion de la zone libre, après le débarquement des Alliés en Afrique du Nord le 8 novembre 1942. Elle est libérée le 19 août 1944 par la 36e division d'infanterie du Texas, aidée des forces de la Résistance. Le 20, un défilé a lieu et replace solennellement l'effigie de la République au rond-point du colonel Payan. Le camp de prisonniers de guerre allemands compte jusqu'à 2700 prisonniers. L'un d'eux participe au sauvetage après la double catastrophe aérienne de la montagne du Cheval Blanc en 1948.
Blasonnement : D'azur à la fleur de lys d'or accompagnée en chef d'une croisette de gueules, aux flancs de deux lettres L capitales affrontées d'argent et en pointe d'une lettre D capitale aussi d'or
La cité était copropriété des comtes de Provence et des évêques de Digne. D'où les armes : la croix symbolise l'évêché, la fleur de lys Charles d'Anjou, comte de Provence. La lettre D est l'initiale de la ville. Les lettres L ont été ajoutées sous Louis XIV, roi de France et comte de Provence et de Forcalquier.
En 2006, la commune lance un projet de construction de logements visant à terme à augmenter au-delà de 20 000 le nombre d'habitants (seuil inférieur d'obtention de certaines aides publiques).
Digne-les-Bains est élue ville la plus sportive de France parmi les villes de moins de 20 000 habitants en 2006, par le quotidien L'Équipe. Elle est par exemple la seule ville française à proposer un accès libre et gratuit à des courts de tennis.
D'un bout à l'autre de la ville, on trouve des structures sportives, libres d'accès ou réservées aux nombreux clubs sportifs et scolaires.
C'est à la demande du Conseil Communal Jeune, qu'un skate-park a été construit. Celui-ci est en libre accès.
Parmi les structures sportives de la ville, on trouve de nombreux gymnases, un stade, un centre équestre, un golf, et une piscine publique.
La dalle à ammonites : site classé. Il s'agit d'une couche rocheuse datant de 200 millions d'années, où l'on peut trouver plus de 1500 fossiles d'ammonites pouvant atteindre un diamètre de 70 centimètres.
Vestiges des fortifications : en prêtant attention au plan de la vieille ville (quartier central, construit sur les hauteurs), on peut encore apercevoir certains des murs, et quelques-unes des tours qui entouraient la ville (XIVe siècle). Ces restes de remparts se fondent actuellement dans le paysage des habitations.
Chaque premier week-end du mois d'août depuis 1946, Digne-les-Bains célèbre le corso de la lavande, en hommage à cette fleur cultivée dans les champs environnant du sud et l'ouest du département. À ce titre la ville est appelée la capitale de la lavande.
Le Corso, fête chère aux Dignois, s'étale sur cinq jours et cinq nuits de fêtes dans tout le centre ville. Le vendredi soir, un feu d'artifice tiré depuis le lit de la Bléone, lance les festivités. Le samedi, des groupes musicaux venus de toute la France et d'Europe animent les rues de la ville, et le soir, sur la place général de Gaulle, est élue miss Corso.
Le dimanche, le grand jour, a lieu le défilé des chars, fleuris et parfumés à la lavande et groupes musicaux tout le long du boulevard Gassendi.
Le lundi soir, le défilé dans l'obscurité, chars illuminés, qui arpentent à nouveau la ligne droite du boulevard Gassendi. Enfin le mardi soir, les chars du corso sont exposés sur la place, jusqu'au toro de feu et le feu d'artifice de clôture, offert chaque année, par les nombreux forains, qui animent chaque nuit l'entrée de ville.
Saint Domnin et saint Vincent de Digne, premiers évêques de Digne. Ils étaient berbères d'Afrique du Nord et faisaient partie d'une des premières équipes missionnaires envoyées pour évangéliser la Provence.
Alexandra David-Néel (1868-1969), exploratrice et écrivain franco-belge, résidente de Digne-les-Bains de 1926 jusqu'à sa mort en 1969 (sauf pour la durée de son dernier périple asiatique en (1937-1946) ).